novembre 30, 2021

La commission de l’Union Économique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) et le Ministère du Plan et du Développement à travers l’École Nationale Supérieure de Statistique et d’Économie Appliquée (ENSEA), en collaboration avec le Ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, avec l’appui du Centre de Recherches pour le Développement International(CRDI), ont organisé les 25 et 26 novembre 2021 à la maison du patronat CGECI, Abidjan Côte d’Ivoire, un colloque international sur le Genre et la croissance réunissant des chercheurs et des décideurs pour des politiques publiques fondées sur les évidences scientifiques.

Le thème retenu pour ce colloque est : ÉGALITÉS DE GENRE POUR UNE CROISSANCE ACCÉLÉRÉE EN ZONE UEMOA Sur quels Leviers agir?

Cette plateforme d’échanges entre les cadres de l’administration publique de secteurs pertinents, les acteurs de la société civile, du secteur privé et des chercheurs, avait pour objectif de contribuer à la réflexion collective sur la prise en compte du genre et des enjeux d’inclusions dans la conception et la mise en œuvre des politiques publiques dans les états membres de l’UEMOA.

Ouvrant la série des allocutions, Dr. Hugues KOUADIO, Directeur de l’ENSEA, a tenu à rappeler le rôle important que joue la femme, maillon essentiel dans l’intégration régionale et le développement économique et sociale dans nos pays. Cependant il a montré le bien fondé qu’il y a à se pencher sur la question du genre, en témoigne le projet tirer profit du dividende genre pour accélérer la croissance économique en zone CEDEAO mis en œuvre par l’ENSEA depuis 2018.

Après le traditionnel « AKWABA », Dr. Hugues KOUADIO a souhaité à l’ensemble des participants de fructueux échanges et réflexion autour des sujets abordés.

Acteur majeur depuis 2018, le Canada ne cesse d’apporter son appui technique et financier à l’ENSEA à travers le Centre de Recherche pour le Développement International (CRDI) en vue atteindre l’égalité du genre pouvant générer une forte croissance.

C’est à juste titre que son ambassadeur Claude DEMERS, a présenté la politique d’aide internationale résolument féministe de son pays, qui fait de l’égalité du genre une priorité et appuie le renforcement économique, politique et social des femmes et des filles.

Avec une population d’environ 123 millions d’habitants, dont de 51% sont des femmes, la question du genre devrait susciter plus d’attention au niveau communautaire.

Selon le Commissaire Mamadù Serifo JAQUITE en charge du Département du Développement Humain (DDH) de l’UEMOA, la position des Etats membres dans le classement mondial selon l’indice de l’inégalité du genre est peu reluisant. Car elle varie de 131e à la 151e place sur 162 pays.

C’est pourquoi, l’UEMOA s’est dotée dès 2018 d’une stratégie genre dont l’objectif est de contribuer à la promotion d’un environnement institutionnel communautaire favorable à l’égalité et à l’équité entre les femmes et les hommes dans le domaine économique, politique, social et culturel.

Pour l’émissaire du gouvernement ivoirien, Dr. Yéo NAHOUA, représentant Mme Nialé KABA, Ministre du Plan et du Développement, venu rehausser l’évènement, la question du genre transparaît de manière transversale dans le Plan National de Développement (PND) 2012 – 2025.

Il a indiqué la volonté du Chef de l’Etat, SEM Alassane OUATTARA à œuvrer résolument pour l’élimination de toutes les formes de violences basées sur le genre à l’occasion de la campagne sur l’égalité des sexes dénommée « He For She » le 28 Novembre 2017.

Ce colloque a offert l’opportunité d’améliorer les connaissances mais également d’approfondir les échanges entre chercheurs et décideurs.

Plusieurs communications ont été enregistrées au cours d’une série de 07 panels, pour dégager des pistes d’actions pour tirer profit du dividende genre afin de permettre une meilleure répartition des fruits de la croissance entre les différentes composantes de la société.

Durant ces jours, les représentants de plusieurs structures dont l’UEMOA, la CEDEAO, la primature, les cellules genres des ministères etc. ont ensemble réfléchit sur les leviers qui pourraient accélérer la croissance en zone UEMOA. Il en est ressorti 17 recommandations, permettant aux responsables politiques de mieux orienter leurs actions. À savoir :

– Promouvoir des investissements privés dans la petite enfance parce les budgets publics ne peuvent pas suffire,

– Ratifier la convention 190 sur les violences faites aux femmes,

– L’importance d’accroître les budgets de collecte et d’analyse de données sur le genre,

– Augmenter les investissements qui réduisent le temps consacré par les femmes au travail non rémunéré,

– Planifier la question de la disponibilité de données précises et suffisamment désagrégées se posent pour une bonne planification et un bon suivi des progrès,

– Adapter les politiques publiques pour permettre une meilleure prise en compte de la formation professionnelle des femmes et lutter contre les disparités salariales.

– Travailler en synergie avec tous les partenaires de lutte contre les inégalités de genre, les gouvernements doivent coordonner les différentes actions en faveur du genre.

Rappelons que le projet CRDI, initié par le Canada, vise à évaluer les conditions nécessaires pour maximiser la contribution des femmes à la croissance économique et au développement des pays membres de la CEDEAO. Les principales actions de ce projet se résument autour de ces trois grands axes à savoir : la recherche scientifique, l’appui à l’éducation et la contribution sociale.