avril 13, 2021

Abstract

Au regard des efforts menés par les pays de l’Afrique de l’Ouest pour ce qui est d’accroitre la participation des femmes au marché du travail et surtout face à leur proportion importante dans l’emploi vulnérable, la présente étude en adoptant une approche macroéconomique s’est penchée sur la contribution de la vulnérabilité de l’emploi à la croissance économique de ces pays selon le profil genre. Dans le fond, il s’agit de voir si la vulnérabilité de l’emploi des hommes et des femmes a des effets différentiés sur la croissance. À cet effet, l’étude a porté sur treize pays de l’Afrique de l’Ouest durant la période 1991-2018 en raison de la disponibilité des données. Ce faisant, l’étude est parvenue à deux résultats majeurs. En premier, l’emploi vulnérable est associé à une plus faible croissance économique et ce, quel que soit le sexe. En second, il n’existe pas de différence significative quant aux effets de l’emploi vulnérable féminin et masculin sur la croissance. Ainsi, les différentes politiques des États en matière d’emploi doivent tenir compte de la qualité des emplois qui sont proposés aux populations. D’une part, il faut renforcer la surveillance sur les pratiques à l’embauche et renforcer les textes en matière du droit du travail afin d’éviter une prolifération des emplois vulnérables. Ceci passe par la professionnalisation de certaines activités dont le travail domestique ; la réduction des emplois non rémunérés et la mise en œuvre d’un système de salaire minimum adéquats et inclusifs. D’autre part, il faut poursuivre les politiques macroéconomiques en faveur de l’égalité des sexes sur le marché du travail, mais celles-ci doivent être accompagnées de la formalisation des emplois crées. Bien entendu, les acteurs du système informel doivent être motivés afin qu’ils puissent s’engager véritablement dans le formel. Et ce, au travers d’avantages fiscaux, de filets de sécurité sociale avantageux et du développement des compétences.